Direction générale de la création artistique
Ministère de la culture
Document de travail
28 mai 2020
Aide à la reprise des activités artistiques dans le champ
du spectacle vivant
Annexe danse et cirque
Cette fiche pratique danse et cirque vient compléter le document « Aide à la reprise des activités artistiques dans le champ du spectacle vivant » et n’a de sens qu’en supplément de toutes les recommandations déjà formulées dans ce précédent document. La présente annexe ne reprend pas toutes les informations qu’il contient déjà. Si vous n’avez pas pris connaissance de ce document, veuillez donc vous y référer au préalable : https://www.culture.gouv.fr/Aides-demarches/Covid-19-le-ministere-informe-les-professionnels/Deconfinement-aide-pour-la-reprise-d-activite-et-la-reouverture-au-public.
Les activités artistiques ont été autorisées à reprendre dans un cadre professionnel depuis le 11 mai. Cette reprise ne peut avoir lieu qu’à condition que soient respectés les gestes qui visent à protéger chacun de la contagion par le Covid-19. Le présent document vise à proposer des modalités d’organisation qui permettent, autant que faire se peut, de concilier pratique chorégraphique et circassienne et protection des salariés.
Il va de soi qu’il ne constitue pas une solution satisfaisante à la totalité des questions qui se posent. Il va de soi que les gestes de protection constituent une entrave, à tout le moins une contrainte, et qu’iIs impliquent des renoncements. Toutes les pratiques et les formes ne seront donc pas possibles. Seul chaque artiste, dans une démarche éminemment personnelle, peut faire un choix qui lui est propre, en renonçant temporairement à sa pratique artistique, ou en acceptant les contraintes, dès lors qu’elles n’invalident pas sa propre démarche.
Le présent document vise à proposer des pistes, à donner à voir ce que peut être une pratique sous contraintes. Mais une pratique quand même.
NB : ces recommandations sont rédigées le 27 mai, et sont donc en phase avec les mesures sanitaires imposées à cette date. Elles ont vocation à évoluer, au rythme de l’évolution des consignes sanitaires, notamment celles formulées par le Haut conseil à la santé publique.
C’est la raison pour laquelle, à ce stade, nous ne proposons pas de mesures relatives aux activités artistiques dans le cadre de la diffusion devant un public, mais uniquement dans le cadre de répétitions. En effet, les lieux de spectacles demeurant fermés au public, nous ne pourrons formuler des recommandations sanitaires que quand nous saurons quelle est la date de reprise, et quelles sont les consignes sanitaires à ce moment-là.
Ces recommandations sont adaptées à la pratique de la danse et du cirque dans la période de reprise progressive d’activité à l’attention des artistes, collectifs, compagnies, structures labellisées, cabarets présentant une revue, cirques et tout lieu culturel accueillant des résidences, ainsi qu’aux établissements d’enseignement supérieur.
Ces recommandations sont issues d’un groupe de réflexion, organisé par le Centre national de la danse, qui a rassemblé des professionnels de la danse, du cirque et des représentants du secteur médical (médecine du travail et médecine du sport) les 28 avril et 6 mai 2020 (liste à la fin de cette fiche pour information).
Étape 1 Préparer la reprise d’activité
- Envisager une phase préalable à la reprise d’activité pour les établissements et les compagnies en tant qu’employeurs
Il s’agit, pour chaque équipe, chaque compagnie, chaque établissement, dans le cadre de sa responsabilité d’employeur, de son périmètre d’action et de son projet, de trouver une nouvelle organisation du travail et d’aménager les espaces dédiés pour préparer l’accueil des différents professionnels, en garantissant la préservation de leur santé et de leur sécurité, et en particulier de :
- Réaliser un recensement des moyens humains avant la reprise d’activité : quelle est la disponibilité des salariés (par exemple en cas de garde d’enfants, de cas de personne vulnérable, …) ?
- « Renouer le lien » (équipe permanente ou non permanente, collectif…) lors de cette phase préalable à la reprise d’activité ;
- Préparer des modalités de reprise en plusieurs étapes, conformes aux recommandations sanitaires et gouvernementales, évolutifs, adaptés et dans un dialogue avec les équipes ;
- Mettre en place les procédures et l’organisation qui permettront de respecter les précautions sanitaires pour l’accueil des salariés et le retour progressif à l’activité (plan stratégique d’organisation du travail : voir les recommandations générales présentés dans le guide « Aide à la reprise des activités artistiques dans le champ du spectacle vivant ») et construire collectivement un protocole sanitaire pour chaque projet, chaque compagnie, chaque lieu, et à chacune des étapes de la reprise d’activité :
- dans le respect du protocole national de déconfinement, en particulier en ce qui concerne le point VI (« protocole de prise en charge d’une personne symptomatique et de ses contacts rapprochés »)
- en nommant un référent par structure, par projet, qui fera état de l'avancement de la situation à chaque étape
- Accompagner la mise en place de ces nouvelles modalités de travail, en prévoyant dès la reprise une formation à la gestion de la crise sanitaire, aux gestes barrières adaptés et au protocole de chaque lieu
Prévoir un temps de formation préalable à la reprise d’activité de cours et de répétitions mais aussi pour les lieux à l’accueil des compagnies et artistes en résidence pour former aux bons gestes et informer des règles sanitaires ; ce temps, qui est à adapter à chaque établissement ou compagnie, permet à la fois de donner un cadre, de fédérer un groupe et de rassurer en partageant de nouvelles pratiques à adopter :
- Lavage correct des mains, essuyage, technique d'ouverture de porte
- Explication des spécificités du projet et du bâtiment : sens de circulation, déchaussage et lieu de dépose des chaussures, connaissance des points d'accès au gel hydro alcoolique
- Apprentissage du port du masque
- Simulation des distances de sécurité en fonction de l’activité et du niveau d’engagement corporel
- Partage du protocole sanitaire de l’établissement et du projet
- Danseurs et des circassiens se préparer à la reprise
Un premier objectif : le maintien et la sécurisation de la condition physique
- Dans ce contexte, la première étape ne concerne que la préparation physique et l’entrainement, qui peuvent se pratiquer en individuel, à distance, ou de manière sécurisée et sans contact, dans un espace adapté.
Après la phase sans activité régulière, l’objectif est de retrouver une condition physique et psychologique permettant la reprise dans les meilleures conditions (minimiser les effets d’une diminution de la charge de travail sur les capacités physiques et les risques de blessure). Il est ainsi recommandé une remise en forme physique, progressive et adaptée à l’activité physique personnelle des dernières semaines.
- Favoriser la diffusion d’informations en visio-conférences et concevoir une préparation physique spéciale « post-confinement » (plateforme spécifique…) adaptées aux différentes techniques chorégraphiques et circassiennes en lien avec les différents outils existants et développés par les écoles supérieures, les lieux de formation, les compagnies, les lieux ressources ou les artistes dans une dynamique de mutualisation.
Un deuxième objectif : conseils médicaux à l’attention des danseurs et circassiens (permanents, intermittents ou indépendants)
- Réaliser un bilan de santé chez un médecin généraliste ou un médecin du sport, comprenant une évaluation psychologique. Ce bilan est à adapter en fonction du degré d’activité pendant la phase de confinement et des spécificités de la discipline artistique.
Points de vigilance à avoir :
- Sur la prise de médicaments en période de pandémie : ne prendre aucun antalgique type AINS (anti inflammatoire non stéroïdien), et limiter l’usage du paracétamol pouvant masquer une fièvre
- Sur le plan cardiaque : il est possible que le Covid-19 touche le cœur et crée une inflammation (myocardite).
Il est ainsi recommandé avant toute reprise d’activité :
- Dans le cadre d’une pratique professionnelle :
1) Pour les danseurs et circassiens asymptomatiques:
- consultation médicale (avec évaluation psychologique) + électrocardiogramme de repos
2) Pour les danseurs et circassiens ayant présenté une symptomatologie suspecte d'une atteinte par le covid-19 (confirmée ou non), le bilan médical devra être complété par une consultation en cardiologie du sport :
- une échographie cardiaque
- une épreuve d'effort +/- Holter ECG à l'entraînement
- IRM cardiaque à la demande du cardiologue en fonction des résultats des premiers examens
- Dans le cadre d’une pratique amateur :
1) Pour les danseurs et circassiens ayant contracté le Covid-19 (symptomatologie évocatrice et/ ou test RT-PCR positif): consultation médicale avant la reprise
2) Pour les danseurs et circassiens pour lesquels l'activité physique a été très modérée durant le confinement, il est conseillé de consulter un médecin avant la reprise
Pour tous, une reprise progressive en durée et intensité est recommandée afin de réadapter progressivement le corps à l'effort et limiter les risques d'accident, cardiaque, tendino-musculaire ou articulaire.
- Sur le plan nutritionnel : une nutrition déséquilibrée accentuant les risques de blessure ;
- Sur le respect des règles d’hygiène : sommeil, addictions… ;
- Sur la prise en compte de tout symptôme anormal : douleur thoracique, palpitation, malaise à l’effort, essoufflement anormal, symptômes COVID-19 (rappel de l’absence de pratique en état de fièvre)
- Pratiquer éventuellement des séances de mentalisation chorégraphique (séances qui permettent, via l’équivalence neuro-fonctionnelle entre imagerie motrice et exécution réelle, de travailler une gestuelle tout en s’économisant physiquement).
- Rappel des moyens matériels et mise en place des conditions sanitaires à la réouverture des lieux de cours ou de répétitions
En s’appuyant sur le protocole national de déconfinement :
- Afficher le rappel des gestes de protection et la liste des symptômes Covid-19 aux principaux points de passage du lieu de cours ou de répétition ainsi que le mode d’emploi au lavage des mains à chaque point d'eau ;
- Mettre à disposition solution hydro alcoolique, lingettes et masques ;
- Mettre en conformité les points d’eau (et savon) + serviette en papier à usage unique ;
- Maintenir en position ouverte de toutes les portes / ouvertures (pour éviter de toucher les points de contact) dés lors que cela n’est pas incompatible avec les règles de sécurité ;
- Prévoir le renforcement des temps de nettoyage / désinfection et la diffusion de règles avant et après utilisation de matériel ou d’espace et des points de contacts (désinfection des poignées, boutons, barres de danse, miroirs, tapis, sols, éléments de scénographies avec lesquels les salariés peuvent être en contact …) ;
- Prévoir l’aération des espaces (15 minutes au moins après chaque utilisation) et être vigilant concernant les lieux sans fenêtre : faire vérifier les VMC et aérations et mettre en œuvre les recommandations du document aide à la reprise d’activité pour les systèmes de ventilation et climatisation.
- Prévoir dans la planification d’occupation des espaces des créneaux de nettoyage / désinfection (à intégrer entre les cours et répétitions)
- les vestiaires et douches collectifs ne sont pas recommandés.
En cas de nécessité, adapter les vestiaires et espaces pour se changer :
- Espaces individuels ou, à défaut, distance de sécurité d’au moins 1m à matérialiser (sol, mur)
- Limiter l’accès à une seule personne à la fois si la pièce est petite et ne comprend qu’une seule porte
- Remplacer les bancs par des chaises
- Prévoir des sacs pour les vêtements sales
- Préconiser le lavage des mains à l’entrée et à la sortie du vestiaire
- Plan de nettoyage – désinfection après chaque utilisation(entre les créneaux d’occupation des vestiaires)
- Interdire / limiter les accès par ascenseurs ou dans les espaces et couloirs de moins d’un mètre de large
- Prévoir un sens de circulation dans les espaces et les couloirs pour limiter les croisements de flux
Le dépistage / la prise de température
- l’employeur ne peut imposer un dépistage systématique ;
- la Haute autorité de santé ne recommande pas la réalisation de tests pour la population générale (2 mai 2020).
- Dans ce contexte, la question d’un test volontaire sera à mesurer à l’aune des prochaines préconisations gouvernementales.
- Par ailleurs, chaque salarié est responsable de sa santé et de celle de ceux qu’il côtoie. Si cette pratique ne saurait être imposée, il est souhaitable que chaque salarié prenne sa température le matin et ne se rende pas sur son lieu de répétition si sa température est supérieure à 38° ou s’il manifeste le moindre symptôme potentiellement révélateur de Covid-19 (maux de tête, toux, gêne respiratoire, diarrhée, perte du gout ou de l’odorat, etc.).
- Le port du masque :
- A l’heure actuelle, aucun masque n’est complétement adapté dans le cas de la pratique physique intensive (perte d’efficacité de filtration, réduction de la tolérance à l’effort, …)
- Dans le cas d’un travail de recherche ou d’une pratique avec fréquence cardiaque modérée sans transpiration, le port d’un masque ffp2 peut permettre le travail en contact à étudier la piste à l’étude pour le sport de haut niveau d’adapter des masques ffp2 avec membrane filtrante.
- Gestes barrière adaptés à l’activité des secteurs chorégraphique et circassien
- Se laver les mains avant et après chaque utilisation des studios, du sol, du matériel et des agrès.. ;
- Changer de tenue et de serviette tous les jours ;
- Prévoir un kit individuel comprenant : une gourde remplie ou bouteille d’eau, un sac pour les chaussures et vêtements portés à l’extérieur, ainsi qu’1 à 2 serviettes pour protection des surfaces en contact avec le corps ;
- Être particulièrement vigilant aux symptômes et alertes ;
- Réduire la présence dans les locaux hors des temps d’activité ;
- Prévoir d’aérer plusieurs fois par jour les locaux au moins 15 minutes après chaque utilisation
- Il est recommandé de désigner un référent Covid-19 au sein de la structure ou compagnie, chargé de relayer les mesures prises auprès de l’ensemble des personnes concernées.
Étape 2 mettre en œuvre la reprise d’activité
- Aborder la phase de reprise d’activité
La question de la « distanciation physique » est au cœur de l’activité des secteurs chorégraphique et du cirque.
La particularité professionnelle de ces secteurs rend difficile, si ce n’est impossible, le respect de certains gestes barrière : le contact physique entre individus est en effet inhérent à la pratique chorégraphique et à la pratique circassienne.
Là encore, les questions se posent à deux niveaux :
- Celui de la reprise de la pratique avec un maximum de sécurité
- Celui de la confiance, à renouer étape par étape
Il est important de souligner que très vite, les métiers des champs chorégraphique et circassien s’inscrivent dans un corps en mouvement et en contact : interactions physiques, rapport au sol, à l’espace, à la barre, aux accessoires, aux agrès… Il s’agit de « remettre le corps au centre, de retrouver le contact en confiance ».
En l’état, les formes artistiques collectives à très haute intensité physique et en contact ne permettent pas de respecter les recommandations sanitaires et ne sont donc pas autorisées.
La diversité des disciplines, mais aussi des processus de création au sein de ces secteurs, conduit malgré tout à envisager un retour à l’activité différencié : ainsi, certaines pratiques ou démarches artistiques peu engageantes en termes d’effort physique et sans contacts, donc moins génératrices de transpiration, ou la préparation de certains spectacles en solo ou petites formes, peuvent s’envisager dès la phase de reprise d’activité, dans le respect des règles sanitaires en vigueur.
Par ailleurs, cette reprise progressive d’activité peut se déployer également de manière différenciée selon la situation sanitaire des territoires (cf plan de déconfinement national).
Concernant les compagnies indépendantes, la reprise d’activité doit se penser dans une
co-construction entre les besoins des équipes artistiques et du projet et le protocole sanitaire des lieux d’accueil. Il est recommandé aux compagnies d’élaborer un protocole spécifique adapté au projet complété à chaque changement de résidence par celui du lieu d’accueil.
Cette co-construction peut prendre la forme d’un plan de prévention à partager et faire signer, qui distingue ce qui relève de la responsabilité de la compagnie et de celle du lieu accueillant.
Points de vigilance à l’attention des artistes pour cette étape de reprise progressive d’activité :
- Afin de prévenir les risques de blessures (qui sont majorés dans les semaines suivant la reprise) :
- Reprendre très progressivement (effort physique modéré salutaire pour le système immunitaire, minimiser le déconditionnement cardio et musculo-squelettique pour limiter l'incidence des blessures)
- Retrouver son rythme biologique
- Trouver son équilibre entre la pratique artistique, le reconditionnement cardio et les diverses autres pratiques somatiques
2- Repenser l’organisation du travail
Les répétitions et les cours sont des moments de croisements et d’échanges. Il peut donc être pertinent de limiter ces croisements :
- En organisant l’accès aux lieux de cours ou de répétitions sous forme individuelle ou réduite dans un premier temps. Le retour aux cours collectifs et aux répétitions collectives doit s’envisager dans un second temps, de manière progressive, en fonction de la date de reprise de programmation des spectacles et de la mise à jour des recommandations sanitaires gouvernementales.
- En favorisant un processus pédagogique et d’acquisition de compétences qui alternent présentiel et formation à distance
- En privilégiant la visio-conférence, pour le travail préparatoire, ou tout ce qui ne nécessite pas absolument une présence au plateau, et notamment : les échanges avec les collaborateurs artistiques et les échanges préalables avec les interprètes.
- En réduisant, quand cela est possible, le nombre de personnes présentes par répétition. Il peut être pertinent d’identifier une équipe resserrée ou « équipe fixe », qui ne travaille que sur le projet en question et qui n’est donc pas en contact proche avec d’autres équipes.
- En limitant les personnes présentes dans l’espace de répétition, en tant qu’observatrices. Dans cette perspective, la captation en direct des répétitions, qui peuvent être vues en visio-conférence de chez soi ou dans une autre salle du lieu de répétition, est à envisager. Si des personnes doivent être présentes dans la salle de répétition, elles doivent être réparties de façon à laisser une distance d’au moins d’1 m entre elles. Dans les moments où cette distance ne peut être respectée, elles devront porter un masque.
- Pour les techniciens, privilégier la mise en place d’équipes fixes. Dans le cas de binôme par exemple, ces binômes n’ont pas vocation à changer constamment.
Pour l’Ile-de-France et les grandes agglomérations notamment, il pourra également être pertinent de veiller à ce que les horaires de début et de fin des répétitions ne correspondent pas aux heures de pointe des transports publics.
Certains interprètes peuvent être des personnes considérées comme étant à risque, soit en raison de pathologies, soit en raison de leur âge. Dans ce cas, il est recommandé de porter une vigilance particulière à leur situation, et, dans un dialogue étroit avec chacun d’entre eux, de définir les mesures à envisager. Il pourra ainsi être pertinent, quand cela est possible, de privilégier avec eux les répétitions individuelles ou en effectif très resserré.
En conséquence, le planning de répétitions devra être minutieusement établi, et prendre en compte l’ensemble de ces contraintes. Il pourra parfois imposer des temps de répétition plus longs que hors période d’urgence sanitaire, ce qui devra être anticipé. En tout état de cause, ce planning devra être scrupuleusement respecté par chacun.
Pour rappel les rassemblements autorisés sont limités à 10 personnes et la pratique des activités collectives en contact est interdite, au moins jusqu’au 1er juin 2020.
3 - Définition de l’espace de répétition
- En lieux clos
Il est recommandé que les répétitions se déroulent dans des lieux vastes, qui peuvent être aérés, ou, à défaut, ventilés. La taille de la salle de répétition doit être compatible avec le respect de la distanciation physique. L’espace de répétition ne saurait être inférieur à 4m2 par personne (cette mesure est à augmenter proportionnellement à la vitesse du mouvement).
il est recommandé de se référer au protocole national de déconfinement publié par le ministère du Travail pour calculer les jauges maximales en intégrant dans la définition de celles-ci l’ensemble des membres de l’équipe artistique et d’encadrement. Les personnes qui doivent assister aux répétitions mais ne sont pas actives dans le studio (ou sur scène) peuvent les suivre depuis une autre pièce en visioconférence.
il est nécessaire de ne limiter au maximum les contacts physiques entre les participants, notamment au moment de leur arrivée, ou de leur départ. Toutes les interactions non nécessaires sont à éviter.
Chaque personne doit se laver les mains au début et à la fin de chaque séance de répétition, ou, à défaut, utiliser une solution hydroalcoolique. Chaque personne doit également se laver les mains avant et après chaque utilisation du sol, du matériel et des agrès…
Il est préférable de déposer un minimum d’affaires personnelles au sein de l’espace de répétition. Si les salariés n’ont pas besoin de se changer, les manteaux ou vêtements doivent être déposés à l’entrée de la salle et chacun veille à ne pas y retoucher avant son départ.
L’espace de répétition doit être aéré ou ventilé régulièrement pendant 15 minutes.
- En espace ouvert
Les règles de définition d’espace de répétition et calcule de jauge maximale s’appliquent également en espace ouvert. L’activité professionnelle est possible en respectant des distances physiques a minima de 4m2 (et au sens du vent si répétition en extérieur qui accélèrent la diffusion de gouttelettes).
L’espace de répétition doit être clairement délimité et permettre une distanciation claire entre les salariés d’une part (cf ci-dessous), mais aussi entre les salariés et le public potentiel d’autre part. Les cours, jardins fermés au public, etc. peuvent faciliter cette distanciation.
En tout état de cause, les répétitions ne peuvent avoir lieu dans des espaces ouverts au public de forte densité qui ne permettraient pas de garantir la distance physique.
4 - Déroulement des répétitions
Les répétitions doivent se faire dans le respect de la distanciation physique :
• Pour les danseurs, circassiens (et chorégraphes ou metteurs en scène) :
- L’espace de répétition ne saurait être inférieur à 4m2 par personne (cette mesure est à augmenter proportionnellement à la vitesse du mouvement). De plus par analogie avec les recommandations pour le milieu du sport professionnel (article 10 du décret n° 2020-548 du 11 mai 2020), on peut retenir que la « distanciation physique » recommandée est de 5 mètres pour une activité physique et sportive modérée et de 10 mètres pour une activité physique et sportive intense.
- Quand cet espace et cette distance ne peuvent pas être respectés, les danseurs et circassiens doivent porter un masque.
- On limitera au maximum les interactions qui ne respectent pas les distances physiques entre les artistes.
• Pour les techniciens
- Les distances entre les techniciens entre eux, ou entre les techniciens et les danseurs ou circassiens, ne peuvent être inférieures à 1m.
- Le port du masque est indispensable dès que la distance ne peut être respectée à tout moment.
- Les manipulations à plusieurs doivent être réduites au maximum en nombre de salariés et en durée. Si elles sont absolument nécessaires, elles seront découpées en séquences courtes afin de minimiser le temps pendant lequel la distanciation ne peut être respectée. Mieux vaut augmenter le temps alloué aux différentes tâches que les effectifs, tout en veillant à ne pas augmenter les autres risques (port seul de charges lourdes, etc.)
- Il sera possible d’attribuer des zones d’interventions aux équipes afin d’éviter les croisements, en partageant le plateau d’une manière cohérente avec les opérations à effectuer.
- Le lavage des mains doit avoir lieu toutes les heures ainsi qu’en cas de doute sur une manipulation, avec du savon (ou à défaut, avec du gel hydroalcoolique). Les gants de manutention sont strictement personnels et un lavage des mains doit être effectué après avoir ôté les gants.
- Le matériel manutentionné (projecteur, petit matériel câbles, ponts,…) et rangé par un salarié devra, dans la mesure du possible, rester stocké 2 jours avant d’être réutilisé, ce qui demande de faire apparaître la mention du jour où ils ont été manutentionnés pour la dernière fois.
- Mieux vaut privilégier, quand cela est possible, des poignées ou sangles personnelles qui ne sont pas échangées avant d’avoir été nettoyées. Il en est de même pour les éventuels outils utilisés, qui devront pouvoir être identifiés.
Sonorisation
L’utilisation de micros à main est soumise à un nettoyage avant de changer de mains. Une protection adéquate pourra également être placée sur l’embout.
Dans le cas d’utilisation de micro HF sur le corps, au vu des nettoyages nécessaires pour assurer la désinfection du matériel (capsules, câbles), une mise en quarantaine du matériel est nécessaire avant réutilisation par un autre artiste. L’équipement des artistes se fait par un technicien qui porte un masque et est suivi immédiatement par un lavage des mains.
Accessoires
Si des accessoires doivent être passés d’un interprète à un autre durant une répétition, les interprètes se lavent les mains à l’eau et au savon ou utilisent une solution hydro-alcoolique avant et après la répétition de la scène.
Il sera porté un soin particulier au nettoyage / désinfection des accessoires lorsque ceux-ci changent de main et sont utilisés par plusieurs personnes (nettoyage en coulisses avec les produits à disposition et au début des reprises de séquences pendant les répétitions).
6 - Restauration des salariés, convivialité
Durant les repas, la distanciation sociale devra être respectée : chacun devra être distant d’au moins 1m de tous ses voisins.
Il convient de se laver les mains avant et après les repas.
Dans les cas où des cuisines sont mises à disposition des salariés, chacun sera plutôt invité à apporter son repas et à utiliser sa vaisselle personnelle. A défaut, il pourra être préférable de proposer des plateaux repas. Les tables doivent être désinfectées avant et après chaque utilisation.
7 - Unités épidémiologiques
Dans certains cas, et plus fréquemment dans certaines disciplines, cirque notamment, le travail artistique est souvent lié avec la vie personnelle des artistes ou à des modes de vie collectifs. Les artistes issus d’un même foyer (couple, famille, notamment) constituent une unité épidémiologique qui rend possible des interactions plus importantes. Ainsi les mesures de distanciation physique pourraient être assouplies pour les artistes vivant ensemble au sein d’une même unité épidémiologique
Mais il est nécessaire de rappeler, que malgré tout, les règles sanitaires entre les membres d’une même unité épidémiologique et les autres salariés doivent être parfaitement respectées.
Enseignement et Formation – assurer les examens et préparer le retour aux enseignements
L’article 10 du décret n°2020-548 du 11 mai exclut la réouverture des ERP de type R (enseignement, formation…), dont font partie les écoles de danse et de cirque. A ce jour, dans les écoles, la reprise des cours en présentiel est donc exclue, quels que soient le nombre d’élèves et les précautions sanitaires envisagées.
Seules les épreuves de concours et d’examens peuvent être organisées, dans le respect des recommandations sanitaires gouvernementales.
La reprise ultérieure des activités en présentiel pourra être organisée avec des horaires aménagés, ou rotation des effectifs dans le respect des règles sanitaires évoquées ci-dessus.
- Privilégier les formes d’hybridation entre enseignement présentiel et enseignement à distance
- Permettre aux élèves de retrouver leurs repères ;
- Regroupements en rotation sur site dans le lieu de répétition ;
- Pour les écoles ayant de grands locaux : fractionner les promotions d’élèves en fonction des espaces possibles ou / et dédier un lieu de répétition à un même groupe ;
- Prévoir l’incrémentation progressive des groupes ;
- Inclure les temps de nettoyage/désinfection dans la programmation des activités ;
- Prendre en compte les difficultés de déplacement pour les élèves et étudiants étrangers.
Pour les secteurs de l'enseignement et de la formation, ces préconisations propres aux pratiques chorégraphiques et circassiennes sont à considérer en regard des dispositions réglementaires nationales adoptées concernant la réouverture des établissements (écoles privées, conservatoires territoriaux, établissements d'enseignement supérieur, organismes de formation, etc...), et les conditions d'accueil des différents publics (élèves, étudiants, stagiaires, apprentis, amateurs, etc...).
Ce champ de dispositions et recommandations émane notamment du Ministères de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation, du Ministère de l'éducation nationale, du Ministère de la culture (Secrétariat général SCPCI, DGCA/Sous-direction de l'emploi, de l'enseignement supérieur et de la recherche, DGCA/Sous-direction de la diffusion artistique et des publics) :
- Ministère de la culture / SG-SCPCI et DGCA-SDEESR : Communication aux écoles relevant de l'enseignement supérieur et de la recherche. Relative à la reprise progressive et différenciée des activités à partir du 11 mai 2020 - 30 avril
- Ministère de le culture / DGCA-SDDAP : Aide à la reprise d’activité des conservatoires classés et des lieux d’enseignement artistiques publics - 14 mai
Liens et ressources de référence
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Les consignes spécifiques diffusées par les autorités locales. Pour vos structures les DRAC et les autres services de l’Etat seront les interlocuteurs privilégiés pour accompagner votre reprise d’activités et appliquer les consignes déclinées localement.
Décret n° 2020-548 du 11 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitairehttps://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041865...
Avis du Haut Conseil de la santé publique du 24 avril 2020 relatives à l’adaptation des mesures barrières et de distanciation sociale à mettre en œuvre en population générale, hors champs sanitaire et médico-social, pour la maîtrise de la diffusion du SARS-CoV-. https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=806
Protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/protocole-national-de-deconfinement.pdf
Site d’information et accompagnement su ministère du travail : https://travail-emploi.gouv.fr/le-ministere-en-action/coronavirus-covid-19/
https://travail-emploi.gouv.fr/le-ministere-en-action/coronavirus-covid-...
Site d’information du gouvernement : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
Site d’information de la Direction générale des entreprises : https://www.entreprises.gouv.fr/
Point sur la situation du ministère des solidarités et de la santé: https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/
Santé publique France : http://www.santepubliquefrance.fr/
Agences régionales de Santé (ARS) : https://www.ars.sante.fr/
INRS - Covid 19 et entreprise – FAQ : http://www.inrs.fr/actualites/COVID-19-et-entreprises.html
INRS – Dossier « Covid 16 et prévention en entreprise » : http://www.inrs.fr/risques/covid19/ce-qu-il-faut-retenir.html
INRS – Dossier « Télétravail en situation exceptionnelle » : http://www.inrs.fr/risques/teletravail-situation-exceptionnelle/ce-qu-il-faut-retenir.html
INRS - ressources lavages des mains :
Animation vidéo :http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=Anim-023
Affiches : http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=A%20576
http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=A%20743
http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=A%20843
INRS - ressources masques :
FAQ : www.inrs.fr/risques/biologiques/faq-masque-protection-respiratoire.html
Affiches : http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=A%20759
http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=A%20760http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=A%20760
INRS – Dossier « Dans quelles conditions le salarié peut-il exercer son droit de retrait » : http://www.inrs.fr/publications/juridique/focus-juridiques/focus-droit-retrait.html
Site d’information du ministère de l’Europe et des affaires étrangères : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/actualites-du-ministere/informations-coronavirus-covid-19/
Conseils aux voyageurs : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/
Site web du Centre médical de la Bourse (CMB) – nombreuses fiches spécifiques en ligne : www.cmb-sante.fr
CMB – Outil ODALIE2 d’évaluation des risques : http://www.cmb-sante.fr/outil-d'aide-à-la-réalisation-de-votre-document-unique-d'evaluation-des-risques-professionnels-odalie-évolue-actualités_241_242_1086_1226.html
CMB – Information Coronavirus : http://www.cmb-sante.fr/coronavirus-dernières-informations-au-01-03-2020-actualités_241_242_1086_1273.html
CMB – Recommandations Coronavirus : http://www.cmb-sante.fr/coronavirus-recommandations-actualités_241_242_1086_1271.html
Autodiagnostic en ligne : https://maladiecoronavirus.fr/
Composition du groupe de réflexion / CND – réunion 28 avril et 6 mai
Cédric Andrieux, Directeur des études chorégraphiques, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
Dr Xavière Barreau, Médecin de la danse à l’Opéra national de Paris et Médecin du sport à l’Insep
Christian Bechon, Directeur du Pôle santé Bergère, Groupe Audiens
Dr Thierry Boulanger, Médecin au CMB Santé au travail
Aicha Delahaye, CMB Santé au travail
Corinne Gaillard, Directrice de La Place de la danse
Sylvain Groud, Directeur du Ballet du Nord CCN de Roubaix
Julie Guibert, Directrice artistique du Ballet de l’Opéra national de Lyon
Claire Guillemain Directrice du CMB Santé au travail
Yann Hilaire, Ergonome au CMB Santé au travail
Yves Kordian, Directeur délégué du Malandain Ballet Biarritz
Théresa Lafortune, Déléguée générale du Ballet de l’Opéra national de Lyon
Virginie Jortay, Directrice de l’École supérieure (Ensac) et Insertion professionnelle (CIP) au Centre national des arts du cirque
Dr Aurélie Juret, Médecin du sport, Malandain Ballet Biarritz
Philippe Le Gal, Président Territoires de cirque, directeur du Carré Magique à Lannion
Dr Audrey Lucero, Médecin du sport, Ballet de l’Opéra national de Bordeaux
David Mati, Délégué adjoint / Délégation à la danse / DGCA
Frédéric Pérouchine secrétaire général de l’ACCN (Association des Centres chorégraphiques nationaux) et de l’A-CDCN (Association des Centres de développement chorégraphique nationaux)
Delphine Poueymidanet, Secrétaire générale, Territoires de cirque
Emmanuelle Queyroy, Adjointe à la directrice, Département ressources professionnelles CND
Eric Quilleré, Directeur de la danse, Opéra national de Bordeaux
Alain Reynaud, directeur de La Cascade, Pôle National Cirque à Bourg-Saint-Andéol
Catherine Tsekenis, Directrice Générale CND
Nina Vallon, chorégraphe, As soon as possible membre du groupe Danse, Syndéac
Agnès Wasserman, Directrice du Département ressources professionnelles CND